patrimoine naturel
d'Exception
Le Balcon de Merlet est un des meilleurs points de vue pour l’observation du glacier de Taconnaz, du glacier des Bossons mais aussi des immenses paravalanches construits en fond de vallée, ou encore pour suivre l’ascension des alpinistes au Mont-Blanc.
Merlet est aussi une vitrine des espaces naturels protégés où l’on peut découvrir une biodiversité exceptionnelle.
Un panorama à couper le souffle… Ce n’est pas pour rien que le site s’appelle le Balcon de Merlet !
Vous êtes déjà dans le parc ? Chaque panneau étoile vous permet de suivre une visite guidée selon vos envies. Pour revenir au menu avec la liste des thèmes, cliquez ici ou sur la flèche retour de votre navigateur.
Point d'observation des glaciers
Le recul incessant des glaciers nous fait prendre conscience « en direct » du réchauffement climatique.
Le Glacier des Bossons (le plus grand) et le Glacier de Taconnaz (face à Merlet)sont tous deux des glaciers en cascade : leur descente est plus rapide : plus de 100m/an (le Dôme du Goûter est un glacier en calotte, la Mer de Glace est un glacier de fond de vallée).
Vue sur le glacier de Taconnaz depuis le balcon de Merlet.
Le glacier du Bourgeat, suspendu à l’aiguille du Goûter est existant.
En 1930 environ.
Vue sur le glacier de Taconnaz depuis le balcon de Merlet
De nos jours
En effet, les glaciers avancent ! Comment ça marche ?
La glace se forme au-dessus de 3000 m d’altitude, par l’accumulation de la neige. Le poids de la glace fait qu’elle descend naturellement vers la vallée. Sur son passage, elle emmène des cailloux, parfois de gros rochers, qui usent la roche : on peut donc observer les traces laissées par les anciens glaciers (moraines, roches polies, blocs erratiques)
Ainsi, la glace formée au Mont-Blanc alimente directement le Glacier des Bossons, et met 50 ans pour se retrouver en bas !
Cependant, la chaleur fait fondre la glace ! Ainsi, la fonte prend le dessus sur l’écoulement du glacier : on le voit alors « reculer ».
Les étés très chauds depuis 20 ans engendrent un raccourcissement important et rapide de tous les glaciers alpins.
Les précipitations jouent un rôle primordial sur la formation des glaciers : une baisse des précipitations accentue le phénomène de recul glaciaire.
La réserve naturelle de Carlaveyron
Dominant Merlet, délimitée par l’aiguillette des Houches, l’aiguillette du Brévent et le torrent de la Diosaz, cette petite réserve naturelle s’apparente à un jardin aquatique, avec ses multitudes de ruisseaux, lacs, marais, tourbières et « gouilles » (nom local désignant de petits plans d’eau). Le passage des glaciers a creusé un ensemble de dépressions sur ce plateau.
Humidité et altitude déterminent l’implantation d’une flore spécifique rare. Tourbières et bas-marais accueillent les larves de la Cordulie des Alpes, une libellule qui affectionne les milieux tourbeux d’altitude où pousse le droséra, le rubanier à feuilles étroites ou encore la laîche de Magellan, rareté végétale présente en France uniquement en Savoie et Haute-Savoie. C’est également le territoire de la grenouille rousse et du triton alpestre.
Le secteur de la Vogealle, mosaïque de pelouses et myrtilliers et rhododrendrons est fréquenté par le tétras-lyre.
Dans le prolongement de la réserve naturelle des Aiguilles Rouges, la zone très sauvage de hétraie sapinière qui domine les gorges de la Diosaz, abrite des espèces rares et menacées telles que le lynx d’Europe, la gélinotte des bois, l’aigle royal et le pic tridactyle.
La Zone Natura 2000
Le plateau de Carlaveyron et le versant de Coupeau et Merlet sont inclus dans une zone de protection d’intérêt communautaire d’environ 21000ha, s’étalant sur 6 communes. On retient sur les Houches :
Espèces animales :
– Zone d’hivernage des chamois et bouquetins. Présence de nombreux grands mammifères : cerfs, sangliers, chevreuils dans la forêt d’épicéas.
– Présence de lièvre variable et du lynx.
– Nidification de l’aigle royal, de la gélinotte des bois, du lagopède alpin et du tétras-lyre. Présence du Faucon pèlerin, de l’Aigle royal et du Gypaète barbu. De plus, plusieurs espèces d’intérêt communautaire sont présentes et nichent dans la forêt, dont la Chouette chevêchette, la Chouette de Tengmalm, le Pic tridactyle, la Bécasse des bois
Espèces végétales :
Sur les 441 espèces recensées, 20 sont rares et/ou protégées, dont le Lycopode des Alpes, la Laîche de Magellan, l’Epipogon sans feuilles, la Rossolis à feuilles rondes et le Saule de Suisse qui sont protégées au niveau national.
L’objectif du classement est de protéger les habitats. Cela passe par la surveillance des activités humaines actuelles (pastoralisme, chasse et tourisme) ainsi que la limitation de l’impact de nouvelles activités : cohérence du développement des actions touristiques et le fait de ne pas favoriser la réinstallation (peu probable) d’une exploitation pastorale.
Des actions seront nécessairement mises en place pour maintenir ces habitats d’intérêt prioritaire afin de :
– restaurer dans un premier temps les milieux et leurs caractéristiques (notamment hydriques),
– favoriser le maintien de ces milieux face à une évolution naturelle des milieux forestiers concurrents
Effets de l'altitude
Plus on s’élève, plus les conditions de vie deviennent difficiles, et même au delà de 3000m pratiquement impossible.:
• baisse de la température: quand on monte de 100m, la température baisse d’environ 1°C. Donc quand il fait 20° à Chamonix, on a 15° à Merlet, 2° à l’aiguille du midi et…-12° au Mont-Blanc!
• augmentation du rayonnement solaire et du vent, ce qui favorise la déshydratation
• augmentation de la quantité et de la durée d’enneigement, ce qui raccourcit la période végétative chez les plantes ou la période d’élevage des jeunes chez les animaux
• diminution de l’épaisseur du sol et de l’humus
Animaux, végétaux ont dû s’adapter à ces conditions rigoureuses… grâce à leurs différents pelages, à un comportement » à l’économie d’énergie », à l’hibernation pour certains.
Les plantes quant à elles ont trouvé la solution : c’est le nanisme. Plus on monte en altitude plus elles sont petites, très colorées et sentent fort. Et oui, car il faut se dépêcher de grandir, de fleurir, d’attirer les insectes pour polliniser… En effet, à 2000m, elles n’ont que 5 mois pour régler tout ça!
Les prédateurs
Les animaux de Merlet ne sont pas à l’abri des prédateurs! En effet la plupart d’entre-eux parviennent à grimper au-dessus du grillage ou simplement par les airs comme les rapaces !
Le plus gros prédateur est le lynx, gros chat très discret, capable de s’attaquer à des proies beaucoup plus grosses que lui. Plusieurs lynx vivent dans la vallée de la Diosaz (à seulement quelques kilomètres de Merlet)
Le renard peut s’attaquer aux jeunes faons ou aux marmottes mais il a à Merlet un rôle très appréciable en tant que charognard et grand consommateur de petits rongeurs…
L’aigle royal est présent dans la vallée de Chamonix mais si timide que vous, visiteurs du parc, l’éloignez à votre insu ! Il s’est déjà attaqué à des faons et marmottes. Dans le même registre on trouve le milan royal, les buses, et même les grands corbeaux…
Le gypaète barbu, introduit dans la région n’est pas un prédateur il vient à l’occasion, sur des vieilles carcasses…
Le loup enfin, de passage, n’a encore jamais su entrer dans le parc.
Autres rencontres inespérées
La forêt d’épicéa abrite des espèces d’oiseaux très spécifiques comme le pic noir, le pic épeiche, le pic vert, le casse-noix moucheté, le bec croisé des sapins… Dans les tas de bois ou les talus, ouvrez l’œil il n’est pas rare de rencontrer le troglodyte mignon ou la furtive hermine!
Des petits rongeurs vous raviront aussi : ceux qui volent de branches en branches: les écureuils bien-sûr! Chez nous ils sont très foncés, presque noirs, on les appelle écureuils charbonniers.
Moins agréable rencontre, des vipères habitent dans les pierriers. Très craintives, elles se cachent au moindre dérangement.
La fôret
La fôret de Merlet, comme dans toute la vallée de Chamonix est constituée essentiellement d’épicéas. Les épicéas souffrent beaucoup de la sécheresse l’été, à cause de leur racines en surface. Ils sont donc la proie facile pour les scolytes, insectes ravageurs qui creusent de jolies galeries entre l’écorce et bois, entraînant la mort des résineux.
Par ailleurs, le peuplement d’épicéas est assez vieux (plus de 70 ans), et paie donc un lourd tribu aux coups de vent tempétueux.
Ainsi, sur Merlet, nous coupons régulièrement des épicéas, pour les couper en planches ou en bois de chauffage, puis nous replantons des essences mieux adaptées aux nouvelles conditions climatiques : mélèzes, hêtres, sorbiers, châtaigniers, bouleau, merisiers, alisiers et autres fruitiers.
Pour que les animaux ne puissent pas les manger, nous devons les protéger par un grillage, qui sera retiré quand l’arbre sera assez grand.